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Programmation
La programmation d’une cinémathèque est l’art de la mise en perspective, car il ne s’agit pas d’enchainer les projections, mais de mettre en dialogue les œuvres, tisser des liens, tracer des lignes de force et engager un travail de transmission qui transcende la simple diffusion et offrir au public des œuvres majeures, souvent méconnues ou invisibilisées par les circuits commerciaux, en les restituant dans leur splendeur d’origine grâce aux travaux de restauration. Mais la Cinémathèque ne saurait être un sanctuaire du passé car programmer c’est aussi questionner la résonnance d’œuvres plus contemporaines voire avant-gardistes parce que c’est également un espace d’exploration, elle propose des rétrospectives exhaustives, des focus sur des cinéastes, des incursions dans des cinématographies minorées ouvrant des perspectives que le marché tend à restreindre. Une programmation pertinente s’accompagne d’un travail de contextualisation ( Rencontres avec les historiens du cinéma, débats avec les cinéastes…) autant de dispositifs qui permettent d’inscrire l’œuvre dans une réflexion plus large et donner au spectateur des outils pour l’appréhender au-delà du simple plaisir immédiat.
En somme la programmation d’une cinémathèque c’est une architecture du regard qui donne à voir autrement.
Cette année, Nous lançons notre premier cycle inaugural en Février avec la reprise de 12 œuvres de la sélection officielle du Festival International du Film de Marrakech, soutenues par les ATELIERS DE l’ATLAS, rampe de lancement de talents émergeants Marocains, Arabes et Africains.
Dès le mois d’Avril, nous poursuivons nos projections avec un MARATHON DU CINÉMA « 100 ans, 100 Jours, 100 films », un cycle qui explore les mutations du cinéma mondial à travers l’histoire, confrontant classiques et œuvres contemporaines, des origines à la modernité, à travers une lecture dynamique et non une rétrospective chronologique ou un récit linéaire. Des temps forts où le cinéma s’est réinventé, a redéfini sa grammaire. Depuis Eisenstein, Fritz Lang ou Murnau, en passant par Welles, Kurosawa, et De SICA, nous traverserons la ligne de démarcation à l’endroit même où le cinéma s’est émancipé de ses codes premiers, Godard, Antonioni, Kubrick, Tarkovski ou encore Bergman. Nous aborderons « Les nouveaux Hollywood » ces « nouveaux langages » qui marquent une rupture radicale avec le classicisme, suite à la faillite du système des Majors Films Studios, des œuvres en phase avec une société Américaine secouée par des tensions, instillant un regard de défiance face aux institutions et proposant des anti-héros désenchantés et des figures tourmentées, Coppola, Scorcese, Spielberg, Lynch, Terrence MALICK et bien d’autres… Nous nous inviterons également dans les temps suspendus d’un Wong KAR-WAI, les errances épurées d’un Kiarostami ou les ballades cruelles, funèbres et à la fois lumineuses d’un Shōhei IMAMURA, nous irons aussi forer dans un cinéma baroque, des expériences sensorielles , des satires sociales, des comédies noires ou des comédies tout court. Le cinéma Marocain ne sera évidemment pas en reste, car beaucoup de nos œuvres transgressives, introspectives ou poétiques, ont pulvérisé les frontières, en interrogeant nos dynamiques et nos fractures. Et enfin, le cinéma Africain qui impose sa nouvelle garde, ses secousses identitaires, ses promesses formelles et toutes ses humanités…
Le programme détaillé sera prochainement en ligne pour le plus grand bonheur des cinéphiles qui s’impatientent déjà.
Soudan, souviens-toi
Durant la période tumultueuse qui a mené au coup d'État militaire de 2019 au Soudan, une lutte de pouvoir a éclaté entre l'armée et le groupe paramilitaire Rapid Support Forces, qui, voulant s'emparer des richesses du pays, a contraint des millions de personnes à l'exil. Dans ce contexte, la jeuness..